Déclaration de guerre à Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook
Ceci est un message personnel à l’adresse de Mark Zuckerberg, fondateur de FaceBook.
Tu dis: «Nous n’avons pas fait un réseau social pour faire de l’argent, nous faisons de l’argent pour inventer une nouvelle société». Mais voila, il y a une chose qui n’était pas programmée dans ta petite cervelle algorithmique, dans les plus pessimistes de tes projections financière. Il y a une donnée qui ne figurait pas dans l’océan de tes méta-données. Et c’est que nous n’en voulons pas, de ta société.
Le soleil hémiplégique de la Californie devait se lever sur un monde tout entier positif, et cette positivité se voulait inquestionnable. Il n’y aurait plus que des amis sans amitié, des proximités sans chaleur, des fantômes qui se bécotent. Les asociaux, les paralytiques, les anesthésiés, la masse neutre des indifférents, devaient définir la nouvelle sensibilité de masse. Mais voila, il manquait une catégorie dans ton graph social, Mark Zuckerberg.
We are your enemy, bitch. We are your enemy, bitch.
Quartier suivant quartier la dissolution du monde à suivi son cours jusqu’à cette butée. Sous la surface glacée du désert cybernétique, quelques poignées d’amis, mais d’amis véritables ceux-là, se sont retrouvés, et ils se sont jurés ta perte et celle de ta nouvelle société. Rien ne restera de ton empire de solitudes en réseau, de l’auto-promotion désespérée des égos pavillonnaires, du partage incessamment avorté des bulles narcissiques. Tout ce dont tu organises la parodie, nous le ferons en vrai. Nul ne parlera plus de communauté pour ce qui se partage en un clic. Comprends bien, nous rendrons à la poussière toute ta misérable utopie par l’intensité-même de ce qui se vivra hic et nunc.
Hic et nunc.
Les révolutions ne se font pas grâce à FaceBook, mais contre FaceBook. Même là où elles s’en servent, même là où elles s’en sont servi.
Il n’y a pas eu de révolution FaceBook. Ni en Syrie, ni en Biélorussie, ni en Iran, ni en Tunisie, ni en Egypte. Toute les révolutions se font contre FaceBook car dans la rue, curieusement, ceux qui se retrouvent, quand bien même il se retrouveraient par FaceBook, se retrouvent contre FaceBook. Car la question policière de leur identité, la question policière de leur isolement et de la séparation qui rend possible l’idée même de réseau social, et bien voila-même ce qui est perdu, ce qui heureusement s’abandonne, ce qui heureusement dysfonctionne lorsque les gens assemblés, assemblés par milliers dans la rue commencent à s’organiser, commencent à s’émeuter, commencent à se trouver
des ennemis.
Nous sommes le négatif du rêve putride qu’une société défunte à fait pour son avenir inexistant.
Nous sommes le réel, et le réel est ce qui résiste.
We are your enemy, bitch. We are your enemy, bitch.